NGOUNDIANE BUDGET 2015, Quand la Communauté rurale est plus riche que la Commune !
Le budget de la nouvelle Commune de Ngoundiane est voté le premier février courant par un conseil municipal présidé par le Maire, assisté de ses deux adjoints en présence de l’Adjoint au Sous-préfet de Thiénaba qui représentait l'État.
Le tableau suivant dénote l’évolution du Budget entre 2014 et 2015.
Nomenclature |
Recettes 2014 |
Recettes 2015 |
Évolution recette |
Dépenses 2014 |
Dépenses 2015 |
Évolution dépense |
Fonctionnement |
244 300 00 |
231 500 000 |
-12 800 000 |
254 800 000 |
231 500 000 |
-23 300 000 |
Investissement |
291 500 00 |
203 500 000 |
-88 000 000 |
281 000 000 |
203 500 000 |
-77 500 000 |
Total général |
535 800 00 |
435 000 000 |
-100 800 000 |
535 800 000 |
435 000 000 |
-100 800 000 |
Source : Budget Communauté rurale Ngoundiane 2014 ; Budget Commune de Ngoundiane 2015
Ce budget, chiffré à Quatre cent trente cinq millions de francs (FCFA 435 000 000) pour l’année 2015 faisait en 2014, Cinq cent trente cinq million huit cent mille francs (FCFA 535 800 000) pour la défunte Communauté rurale de Ngoundiane. Cela traduit une chute drastique de Cent millions huit cent mille francs (FCFA 100 800 000) c’est-à-dire donc une dégringolade de 23%.
Cet affaissement intervient à la première année budgétaire où Ngoundiane est passé du statut de Communauté rurale en Commune, en application de l’Acte 3 de la Décentralisation, voté le 28 décembre 2013. C’est pourquoi la nouvelle nomenclature budgétaire de la dite Commune laisse apparaitre un paradoxe aux yeux du Ngoundianois averti : en lieu et place d’une augmentation, le budget connait une diminution sensible.
Cela pourrait être interprété diversement par les analystes de budget, et faire buter notre réflexion sur un ensemble de considérations sur lesquelles nous pensons devoir nous arrêter un peu :
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Un manque d’ambition de la nouvelle équipe eu-égard à la Commune, quand on est en face d’ une chute importante des dépenses d’investissement qui passent de Deux cent quatre vingt et un million de francs (FCFA 281 000 000) pour l’année 2014, à Deux cent trois millions de francs (FCFA203 000 000) pour l’année 2015 ; soit une baisse de 38% de l’investissement qui devrait occuper une place de choix dans le développement de la nouvelle Commune.
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Un déséquilibre notoire du budget qu’illustre le doublement de la section 313, relative au cabinet du Maire, au détriment de sections non moins importantes où rien n’a été prévu. En effet, voici un compte qui, de Dix sept million cinq cent mille (FCFA 17500 000) en 2014, passe subitement à Trente cinq millions de francs (FCFA 35 000 000), du simple au double, avec une rubrique «carburant» qui explose avec une hausse fulgurante de 40 %. Ne serait-on pas tenté d’accuser une absence de maîtrise de l’équilibre des comptes ?
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Une capacité d’autofinancement quasi nulle pour les deux années budgétaires successives qui fait passer Ngoundiane pour une Commune condamnée à vivre d’une politique de main tendue qui jure d’avec nos us et coutumes, malgré nos potentialités immenses qui ne réclament que des têtes pensantes et force de travail. Par conséquent l’inexistence de ce ratio entrainera forcément l’absence d’investissement réel, condition sine qua non d’un développement communal durable. Car, ce chiffre indique les recettes réelles disponibles pour financer la construction d’infrastructures sociales de base.
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Pour le budget de 2015, il apparait que l’investissement est moins important que le fonctionnement contrairement au budget de 2014 : pour Deux cent trente et un million cinq cent mille (FCFA 231 500 00) affectés au fonctionnement la municipalité ne prévoit pour investissement que Deux cent trois million cinq cent mille francs (FCFA 203 500 000). Ceci traduit la priorité accordée au fonctionnement sur l’investissement pendant que ce dernier demeure indiscutablement le catalyseur du développement local.
En conclusion, il est aisé de dire, en recette comme en dépense, que le budget de la commune de Ngoundiane est largement insuffisant ou très mal répartit. En effet il ne tient pas compte des priorités du moment : l’aspiration profonde des populations de Ngoundiane. Il va sans dire qu’avec les postes budgétaires laissés pour compte, une redistribution plus efficiente est possible et pourrait permettre à l’économie de prendre au mieux son envol.
Modou NGOM
Secrétaire Général Adjoint du Parti socialiste à Ngoundiane
Conseiller Municipal à la Commune de Ngoundiane.