Les Basaltes de Diack : Une mafia autour de « l’or noir » !
DIACK !
Une agglomération de cinq bourgs : Diack Mbodokhane 1, Diack Mbodokhane 2, Nioniol, Kam-Diack, Mbayenne Diack, et de deux hameaux : Marnane et Darou Diack ; est située dans la communauté rurale de Ngoundiane, arrondissement de Thiénaba au cœur du département de Thiès.
Dans ce bled se trouvent de riches mines de basalte exploitées depuis des décennies sans aucun intérêt pour les populations locales qui sont vannées par les carrières. C’est comme une poule maudite aux œufs d’or. Des falaises basaltiques pour quelques rares privilégiés. Du pain noir, mais du pain dur, des désirs et des envies enfuis dans les gisements pour les populations locales humant la vapeur des machines et la poussière du concassage, tympanisées, effrayées, amputées de leurs membres par les déflagrations et descendant dans les profondeurs des cavernes pour casser les pierres. Les sites basaltiques de Diack traînent cette tare de ne profiter qu’aux sociétés d’exploitation pendant que les populations crèvent la misère.
La question de l’exploitation des basaltes de Diack de la communauté rurale de Ngoundiane est une poudrière : Trop de nébuleuses assez de non-dit peu de concret. Les populations locales ne comprennent pas l’attitude des exploitants, qui ne recrutent pas de main d’œuvre au niveau local, licencient les peu d’employés autochtones sans droit et sans raison et ne consacrent aucune aide en direction des populations locales. Pire ! Ies exploitants ne payent pas la taxe rurale.
Les populations de Diack souffrent des effets occasionnés par l’exploitation des basaltes. On note entre autres problèmes :
- La spoliation des terres qui se traduit par l’accaparement des sols cultivables, le dépouillement des pierres basaltiques précieuses sans expropriation.
- La destruction de la forêt, par une effeuillaison des arbres, seul poumon vert de la localité et zone de pâturage, de chasse et de cueillette.
- La pollution de l’air entraînant la destruction du cadre de vie des populations qui souffrent de maladies pulmonaires. La région médicale de Thiès confirme que Ngoundiane et plus particulièrement la zone de Diack remporte malencontreusement la palme d’or des maladies respiratoires.
- La déréliction des populations justifiée par une absence d’infrastructures de base avec un manque criard d’équipement de la case de santé, des écoles, du forage qui ne peut plus assurer une alimentation correcte en eau du fait de l’état du groupe électrogène qui tombe en panne tout les mois, et la non électrification de la localité.
Face à cette situation calamiteuse, l’association des jeunes de Diack (A. J. D) a organisé une marche pacifique, autorisée par le sous-préfet de Thiénaba, pour alerter les autorités compétentes de la bombe à retardement et informer les sénégalais de la situation mafieuse des carrières de Diack.
A l’issu de cette marche, les jeunes de Diack ont déposé sur la table du Président du conseil rural de Ngoundiane une plate forme revendicative adressée au Sous-préfet de Thiénaba, au PCR lui-même et aux exploitants des carrières. Dans ce document de deux pages, il y est d’emblée proposé :
- Le vote d’une loi à l’assemblée nationale et au SENAT régissant les carrières de Diack et couvrant l’implantation et l’attribution des terres aux exploitants, le recrutement des travailleurs et les conditions difficiles de travail des employés.
- L’élaboration d’un programme social en direction des populations de Diack qui doivent bénéficier des retombés économiques des fruits de leur terre natale.
- Le recrutement des jeunes locaux dans les carrières et le respect des dispositions relatives aux codes minier, forestier et de l’environnement.
Pour les populations de Diack, il est inconcevable que cette partie de Sénégal des profondeurs croupisse dans la misère, la pauvreté et le dénuement, alors que son sol et son sous-sol regorgent de ressources qui, exploitées de manière rationnelle, peuvent apporter à l’Etat et à la localité des ressources financières capables de subvenir aux besoins du milieu.
Modou NGOM